La transition écologique

ISSU DU MAG DE AVRIL MAI 2020 _ Auteur Fred PORCEL

L’écologie, ça commence à bien faire !

L’article du mois dernier était délicat. Il n’est jamais facile de dire des choses désagréables, surtout quand elles sont vraies : les conditions de vie sur Terre se dégradent vite et posent la question de l’avenir de notre civilisation.

Même si l’histoire est remplie de catastrophes qui n’ont intéressé personne, il y a cette fois une différence de taille : les spectateurs habituels ne seront pas épargnés, même s’ils y croient dur comme fer en se basant sur. du vent. Car les climatosceptiques, dont le leader emblématique a les cheveux jaunes et soixante mots de vocabulaire, sont incapables de produire autre chose que du vent. Jamais la moindre analyse, la plus petite étude démontrant que la science se trompe. Ils ne savent que critiquer les « intégristes verts » qui veulent limiter leurs libertés. L’écologie, ça commence à bien faire !

Soyons sérieux. Il ne s’agit pas d’écologie mais de droit à la vie. La liberté de faire 20.000 km en avion pour quelques jours sur une plage et un selfie inutile s’arrête-t-elle quand chaque jour, 100.000 autres appareils sillonnent le ciel et empoisonnent notre atmosphère commune ?

Comment oser prétendre défendre ses libertés quand celles-ci concourent à priver l’ensemble de l’humanité de celle de vivre ? Les humains ont commencé à détruire la nature il y a 12.000 ans. La fête est finie. À moins d’assumer d’abandonner à leur sort nos propres enfants, oublions cette époque révolue et autodestructrice. Soyons sérieux et regardons vers l’avenir.

Si nous en voulons un, nous n’avons pas le choix : il faut agir. Et pas de demi-mesure : utiliser une brosse à dents en bambou ne suffira pas. Nous devons baisser drastiquement notre consommation d’objets, de déplacements inutiles, de combustibles fossiles, de terres fertiles, d’espaces naturels, de plastique, d’animaux… Et pas dans vingt ans, il sera trop tard : c’est maintenant.

Ce ne sera pas une régression, bien au contraire, mais un pas de géant vers le seul avenir possible qui, en plus, semble plus épanouissant que cette vie d’Homo Consommator, avec sa croissance permanente d’inégalités, d’injustices sociales, d’objets inutiles, de pseudo bonheur et d’antidépresseurs.

Il est non seulement vital de changer, mais c’est simple et exaltant. Énergie, consommation, habitation, alimentation, agriculture, habillement, loisirs, tout est à réinventer. Soyons clairs : beaucoup ne changeront pas. Par découragement, ignorance, cynisme, cette société inégalitaire et superficielle leur convient. Heureusement, d’autres refusent de baisser les bras ou de re- garder ailleurs. De plus en plus de citoyens déterminés veulent un nouveau modèle, durable, juste et solidaire. Il suffit de les rejoindre. Plus nous serons nombreux, plus nous aurons une chance de surmonter un péril que notre civilisation n’a encore jamais affronté.

Des milliers de milliards ont été mis sur la table

La pandémie de Coronavirus vient de montrer deux choses. D’abord, notre modèle de société est hyper fragile. De crise en crise, il approche chaque jour de son effondrement, n’oubliant jamais de faire payer à tous l’addition de quelques-uns. Ensuite, il est manifestement possible de stopper les dégâts qu’il inflige à notre planète. La plupart des citoyens ont compris et accepté les mesures drastiques imposées par cette pandémie. Les États se sont coordonnés, des milliers de milliards ont été mis sur la table. Même si les destructeurs irresponsables vont s’empresser de tout remettre En Marche ! le plus vite possible, c’est un avertissement sans frais : quand la fin de la biodiversité et le réchauffement arrêteront la machine, ce ne sera pas pour quelques semaines, mais pour des siècles.

Que l’on soit un individu, une famille, une entreprise ou un syndicat, allons ensemble – et vite ! – vers Sapiens 3.0. Oublions Dinosaure 2.0 qui, après avoir tout détruit, s’agite encore, mais finira par s’éteindre. Si nous ne faisons rien, il nous emportera avec lui.

Rendez-vous le mois prochain pour les travaux pratiques. peut-être.

Vos questions ou réactions à : lemag@unsa-ferroviaire.org